Godspeed You! Black Emperor a aujourd'hui 20 ans.
Deux décennies d'une trajectoire qui, au-delà des brisures, impose une limpidité granuleuse et sombre, déterminée par l'expérimentation et la persistance. La trajectoire d'une formation qui sait se chercher sans se perdre, adoptant l'expérimentation comme principe fondamental à réinventer à mesure que l'expérience épuise l'instinct.
Sans doute y est-il question de post-rock, tant en termes de définition que d'époque. L'innocence n'étant pas de mise, Godspeed You ! Black Emperor revendique donc le rock comme territoire artistique et non comme posture ou aventure. Un territoire qu'il n'est sans doute pas question d'explorer mais, par le point de vue, de redessiner pour le faire sien et le donner à vivre autrement, une fois encore.
Sans répit ni concession, le répertoire étire les structures quitte à jouer du cut-up, creuse parfois les masses harmoniques jusqu'à l'épure avant d'en retrouver le fracas, cherche les points de rupture pour proposer une expérience singulière de l'équilibre.
Le concert devient une expérience d'immersion contemplative autour des revendications de cette poignée de citoyens déterminés d'une époque dont le collectif aura été un acteur affirmé.