En 1975, avec Metal Machine Music, Lou Reed publia sans doute un acte fondateur, en tous cas au-delà de l’underground, d’une certaine vision orchestrale du bruit électrique, en rupture brutale avec toutes les tentations lysergiques nées du psychédélisme. On se souviendra combien ce disque, envoyé il est vrai à la face du monde avec toute la morgue dédaigneuse dont on sait son auteur capable, fut longtemps raillé. 65DAYSOFSTATIC dépasse bien entendu ce point de référence comme il dépasse la logique des rock à préfixe (post-rock, math-rock) dans lesquels on a tôt fait d’enfermer ce projet qui se joue tant sur disque qu’à la scène, ici investie dans une logique quasi performative.